SAINT AMOUR Le film
SAINT:
Definition:
Les saints sont des hommes ou des femmes – et dans certaines traditions des anges – distingués par différentes religions pour leur élévation spirituelle et proposés aux croyants comme modèles de vie en raison d’un trait de personnalité ou d’un comportement réputé exemplaire. Certains de ces saints peuvent être qualifiés de « martyrs » (« témoins »), lorsqu’ils ont payé de leur vie leur attachement à leur foi.
AMOUR:
Définition:
Mouvement de dévotion qui porte un être vers une divinité, vers une entité idéalisée ; adhésion à une idée, à un idéal.
Liaison, aventure amoureuse, sentimentale, galante.
Personne aimée (surtout dans des apostrophes) : Mon amour.
….
BREF.
Ce film surpasse, déclasse , pulvérise, explose « Premiers Crus ».
Tu pensais bien que venant de ce terroir de gaulois qu’est le Beaujolais, j’allais bien écrire un petit truc sur ce film.
Cette fois c’est pas pour un magazine, on m’a rien demandé.
Mais je le fais quand même.
Synopsis:
Je ne sais toujours pas ce que veut dire Synopsis.
Mais ça me fait toujours un putain de mot compte triple au Scrabble pour placer mon « Y ».
Mais en gros ça parle d’un père et de son fils, du métier d’agriculteur et de vin.
Pis il rencontre un chauffeur de taxi.
Alors ils font la route des vins.
Ca part en ïeucou.
C’est beau.
ps: Je suis sûr que c’est Joseph en arrière plan, dans la scène du resto à Saint Amour… Mais si mais si. ^^ On t’a vu.
Au final
Enfin tu crois que le sujet le plus important c’est le vin, mais en fait pas du tout.
C’est l’amour le centre de tout. Les autres ont pas vu mais moi j’ai vu. Enfin je crois avoir vu un truc. Et si ça se trouve c’est pas ça.
Poelvoorde et Depardieu transpirent la paysannerie.
Celle que je connais.
Mais Benoît Delépine sait mieux la narrer que moi.
Bruno c’est le fils de paysan. Cette génération que je connais bien, que je vois, que j’ai vu tant et tant de fois… Souffrir. Souffrir du rejet des femmes, du rejet de la société , l’image que l’agriculteur renvoie.. Bien loin de l’Amour est dans pré…
L’agriculteur te fait fantasmer le temps d’une émission sur M6.. Mais ces fils, ces mecs incapables de faire aussi bien que les pères, incapables de reprendre les fermes sans les pères, souffrant du manque de reconnaissance…
Bruno il transpire la gentillesse, le mal-être, il porte le poids de la ferme alors que bon… C’est pas ça qu’il veut au final. Il est comme les autres, il n’a pas demandé à venir au monde.
Jean, c’est le père que je connais bien, que je vois et que j’ai vu tant et tant de fois.
La mère… Comme toutes les mères, elle est toujours joignable. Toujours là. C’est le ciment de ses hommes…
Mike c’est le chauffeur de taxi. Golden boy beau gosse en carton. Mythomane. Mais attachant.
La petite serveuse de Saint Amour, c’est la meuf de ma campagne que j’ai vu tant et tant de fois. Elle est fragile, elle a peur. Son iris n’a plus la flamme, elle est éteinte, elle est debout, elle est là mais elle est éteinte. Elle est comme mes gens de ma campagne. Elle a peur, le coeur en tourments. Tu comprends qu’elle a le syndrôme BFMTV…
Le monde s’écroule et 24/24 les infos vont te le répéter, encore encore et encore jusqu’à ce que tu sois infecté par la peur.
Dans ma campagne, ils ont tous la télé allumée, tout le temps. Le monde rentre par la petite lucarne. Il s’installe et un jour il te sautera dessus.
C’est ça le syndrôme des infos non stop.
Mais Jean il a les mots pour la rassurer, cette petite serveuse de Saint amour.
C’est un ancien.
Il a vu déjà. Il a vu tout ça.
La terre ça t’apprend à pas avoir peur.
Depardieu et Poelvoorde ils nous ont calqué. Ils nous imitent trop bien.
C’est beau et c’est triste en même temps.
L’alcool et le vin ce n’est au final qu’un support, qu’un prétexte.
Parce qu’ils cherchent tous leur but.
Tous dans ce film.
C’est même pas l’amour finalement le centre du film… C’est la vie.
LA vie.
Je vois que le monde agricole fascine.
Cul terreux, c’est dépassé.
Terroiriste ou terreur ça fait déjà mieux.
Ce film c’est un putain de tableau de ce que je connais. C’est une photo de cette putain de société. De cette putain d’époque.
Avec ces beaux côtés et ses côtés super moches, super injustes…
….
Houellebecq est surprenant, parce que je m’y attendais pas.
Bruno il agraffe des cartes de visite sur chaque région qu’il visite (justement). Il agraffe ça sur sa carte Michelin. Sa carte de la route… Tellement démodée putain… Mais tellement beau.
Parce que palpable.
Parce que honnête.
Parce que loyal.
Alors j’ai repensé à la Carte et le Territoire de Houellebecq.. Ouais c’était un big up.
Et puis le prophète dans le film, je vois ce qu’il veut dire. Des prophètes comme lui, j’en connais plein entre la salle des fêtes et le bar-tabac. Quand bar-tabac il y a.
Izia Higelin aussi elle pue la vérité dans ce film… Elle m’a fait de la peine.
Même si je sais que ce n’est qu’un film, j’étais pris dedans. Peut-être parce que je connais les vraies collines. Celle du terroir, et celles de ces femmes.
Parce que Jean, il a le plus beau putain d’hymne aux paysans dans ce film, à la fin…
Y’a que Depardieu qui peut faire ça.
Ce film c’est un hymne à la joie de vivre, au on s’en bat les couilles, on verra bien. Un hymne à la campagne. A tous ces acteurs. Parce qu’on est tous des acteurs…
Et puis Bruno il a raison dans sa règle numéro 7 de l’alcool.
Et puis il finit sur une chose juste,
On est frères de terre.
J’suis pas violent.
Je t’aime.
………
Quand je suis sorti du cinéma, y’a un mec qui cabrait une YZ avenue de Romans, près du ciné. J’étais content.
J’avais une YZ aussi.
Je soulevais la terre et la roue avant.
Mon parcours, ma gueule, comme ma terre… battus.
Le monde paysan est trop poli.
Trop gentil.
C’est une grande farce la vie. Une grande farandole. On se cherche. Même à 70 balais apparemment.
J’aurais du continuer à cabrer l’YZ…
Pour les pilotes d’YZ, de CBR ou de vélibs,
Les jeunes mariés, les fiancés et les célibs.
….
LE SAVOIR FAIRE EST MORT, FACE AU FAIRE SAVOIR.
Les paysans, c’est presque des Saints.
Pas parce que leur parcours est parfait, ou parce qu’ils sont en détresse, non non… (génération)
J’aime pas le côté pleurnichard que je vois aux infos.
Nan Nan..
Je dirais que les paysans seraient presque des Saints.
Parce qu’ils meurent en martyrs.
Sur leur terre.
Il ne savent faire que ça.
On ne sait faire que ça.
……
Mais courageux, on se suicide pas. On se fait fumer.
On existe pas, on résiste.
Booba
Et puis Bruno il a raison dans sa règle numéro 7 de l’alcool.
Et puis il finit sur une chose juste,
On est frères de terre.
J’suis pas violent.
Je t’aime.