Deux zéro Deux zéro
1969 année érotique,
2020 début d’année hermétique.
J’écrivais que les pizzas arrivaient plus vite que la police, mais maintenant c’est kiffe kiffe. Mon respect et mon admiration pour:
-le personnel hospitalier, infirmières, médecins… pour leur courage à affronter le truc en face à face, à se lever le matin, à tenir bon.
-pour les caissières et caissiers, les routiers, les gens de Deliveroo, les épiceries, tous les autres qui sont dans l’ombre… Franchement du fond du coeur.
Je vous avais déjà écrit que j’étais devenu lucifuge. C’est pour ça que j’ai des Rayban.
La vérité vraie, la lumière; les complots, beaucoup d’experts en carton, de savants ignorants, de gourous claqués au sol. Entre ça et le comportement des gens dans les magasins… Je revois le clip de MR OIZO dans HAM. Je ne sais plus si on est sur Canal + dans les KAssos ou dans HAM…
Faut pas que maman aille en ville. Parce qu’en ville dorénavant faut avoir des bases de Jiu Jitsu. Et puis c’est pas prudent. C’est la mission « Goldeneye » pour aller chercher des trucs. Le moins possible, le mieux possible. Heureusement qu’on a quelques commerces de proximité. Zeubi les supermarchés.
Je ne suis pas médecin, ni expert, ni rien…J’essaie de faire ce qu’on me demande. Du coup je mets du son pour couper un peu tout ça. Comme au collège. Il est loin ce temps. Je crois que j’ai affronté le monde la première fois à ma rentrée de 6ème. Maman était là pour m’accompagner. J’ai fait l’appendicite 2 heures après.
Dans chaque K.O technique que j’ai pris, qu’il soit gros ou petit (chacun son historique) et bien Maman était là. Et je mets un M Majuscule. Parce qu’elle m’a pris dans les bras quand ça n’allait pas. Et moi ça tu vois, je ne sais pas faire. Prendre dans les bras. J’ai déjà écrit là dessus, mais chez nous on ne se dit pas je t’aime. On se le fait comprendre. A bientôt 34 balais, c’est encore grâce à maman que j’ai un sandwich quand je reste dans la parcelle à midi. Maman est solide. Je pense que la votre aussi. La mienne je l’admire.
Et toutes ces histoires actuelles me font resurgir beaucoup de questions. Sur ma consommation, ce qui est vraiment important dans la vie, les gens à qui j’ai pas dit que je tenais à eux… Je croise pas mal de gens pessimistes , je les croise à plus d’1m50. Et il y en a qui sont vraiment chiants. Qu’on soit anxieux, inquiets c’est normal. Mais pourrir les autres là non merci vous êtes gentils. Quand on me dit « Mais les petites entreprises comme toi ne se relèveront pas, tu t’en sortiras pas. La vente bouteille c’est cuit… » La pandémie on s’en sortira pas et tanani et tanana…
Alors de 4 choses l’une. Peu importe que je m’en sorte ou pas, je travaille pour. On travaille tous pour. Et puis avant de parler de se relever, il faut déjà tomber. Quand je serai au sol on en reparlera. Et dans le pire du pire du pire des cas, j’irai servir à Buffalo Grill. Cravate US oblige. Mais plus sérieusement, que mes proches soient en bonne santé m’importe plus que le reste. Laissons passer une épreuve à la fois. Si Dieu veut ça passe. Quand ça veut y aller ça y va. La santé en premier. Le biz je m’en bats les noix pour le moment. On fait le taf qu’il y a à faire et on verra bien. On prend soin des autres en priorité. Je me fais plus de souci pour mes amis qui ne sont pas au top en ce moment que ma petite finance.
Je pense souvent à une mamie qui fait encore ses fromages. Qui a le mental encore en acier. Qu’a toujours un 12 et une teille de Jack Miel. Elle a le mental Muay Thai. Ca me met la forme. Et être bagarreur ne veut pas dire être un battant.
J’ai la chance d’être isolé dans les vignes. Ca permet d’écouter rien. Le rien. Le rien a un son qui fait du bien. Mais tu sais que même isolé dans le « Vinyard » y’a quand même des gens qui passent voir ce que je fais de loin… Ca ne me gêne pas. Mais le prochain qui déboule en slip Salomon avec les lunettes cyclistes, faire ses flexions devant mon nez sans dire bonjour je lui jette un granit de Beaujolais Villages.
J’ai fait un rêve la dernière fois.
On devait acheter une vigne à Chiroubles. C’était en altitude. On montait sur des échafaudages, puis à une échelle qui n’en finissait pas. J’ai pas réussi à monter au bout, il y avait trop de vent, c’était trop haut. J’avais le vertige. Chiroubles était un terroir trop haut pour moi. Un croyant bien placé dans le ministère de Dieu m’a dit que j’avais ma place en enfer. J’étais paniqué parce que j’avais pas dit à mes parents et à mes proches que je les aimais. J’avais jamais fini ZELDA OCARINA OF TIME sur NINTENDO 64, et tous les bouquins que j’avais commencé et jamais fini non plus…Je voyais des vieux démons remonter la pente de ma vie en vélo électrique. Et je suis arrivé devant l’hypermarché de l’enfer avec mon caddie. Mon caddie de péchés. J’avais des sacs en plus au cas où ça ne tienne pas tout. C’était le gros zbeul devant l’entrée, je ne comprenais rien, tout me paraissait immense. Personne ne disait la même chose. On était plein à être pommé. Et fallait respecter distances de sécurité sanitaires. Je me demandais si le caddie de l’enfer avait été désinfecté avant. Mais qu’est ce qu’on s’en bat les couilles, m’a répondu un pote de 6ème. Je repensais à mes connaissances qui pratiquaient les soirées échangistes… Et je me disais qu’avec les restrictions, ça devait être chiant pour eux d’être à 5 maximum, à faire du Air Sex, beutes et baloches à l’air à 1m50 de distance. D’un coup une voix me demande SANS CONTACT? VOUS VOULEZ LE SANS CONTACT? Mais j’avais pour plus de 30 euros de péchés sur moi. Et d’un coup c’était la panique parce que c’était pas vraiment là qu’il fallait venir, il fallait qu’on parte sur la rivière du Styx. J’avais un jogging à pression. Et pendant le trajet, je repensais au confinement et comment ça devait être chiant de faire rentrer tout le monde. Déjà quand je faisais des photos de mariage, j’arrivais pas à faire bouger les gens du buffet pour la photo de groupe. Un croyant m’a demandé quelle était la chose la plus miraculeuse que j’avais vu dans ma vie, et j’ai répondu le fait d’être rentré en boite de nuit à Villefranche sur Saone avec mon pull Adidas.
Une fois arrivé à la rivière du Styx, je fouillais mes poches.
Pris de panique.
Grosse panique.
Ma dernière pièce était restée dans mon caddie…
Impossible de passer la rivière en JetSki.
Pour finir je suis reparti avec Epona.
Et je me suis réveillé.
Comme d’hab j’avais bavé sur l’oreiller. Ce genre de détail qui fait que je me sens vivant après un rêve.
Tout ça pour dire, prenez soin de vous.
Du fond du coeur prenez soin de vous. Physiquement et mentalement. C’est important.
Pas de panique, beaucoup d’amour, un peu de beaujo, beaucoup de santé.
On se revoit vite.
ps: Un gros coeur avec les doigts à mes amis chinois, italiens, et tous les autres que j’oublie. Je vous aime.
