DOUBLE ZALTO 2

31st of mai 2020

Un peu plus bresson que le 1.

On hésite toujours à aller voir le 2,

On n’est jamais sûr.

Au pied du mur,

double Zalto arrière.

En tant que grand sensible,

vos robes à fleurs me font éternuer.

J’ai les yeux bleus,

ceux des amoureux

j’ai le teint blême.

Je ne te dirai pas je t’aime.

Même si c’est pas l’envie qui manque.

Ma boîte à malice cachée dans ma planque.

Cette boite ne contient que des francs, des vieux billets de banques.

Des fois je n’ai rien à dire,

et je vois bien que toi non plus…

Ce genre de silence assourdissant.

Alors je nous ressers.

Et à force, mon gamay

nos langues, délie.

Je ne suis pas de ces chiens de talus,

de ces tireurs d’élite.

Je ne suis pas de ces farfouilleurs de fentes,

Je lis des poètes crevés,

bourrés de talent, qui ont vécu sans tunes et personne

à leurs funérailles.

Si leurs livres avaient été en métal,

ça aurait pu finir à la ferraille.

La nuit mes fantômes me hantent.

Si mon biz ne marche pas,

on sera des itinérants, des acrobates.

Si on vient d’en bas, on doit monter la pente

ou creuser encore plus.

Sensation Brave.

Du Beaujo dans mes veines poplitées

J’ai fait tibia-tibia avec la vie.

Je consomme le rap

le rock ou hiphop

ou le reste

comme les films d’horreur.

Ce que j’écoute ne reflète pas forcément qui je suis

ou peut être pas, peut être pas tout.

J’en ai déjà vu,

main sur le coeur,

jurer sur l’honneur.

Et le soir du combat

ils ressentiront une piqure,

C’est l’amour propre qui les turlupinera.

Marcellus Wallace.

Burn out et Turn over,

Je fais tourner mon verre

pour mes trentenaires et quarantenaires

en martyrs.

Crucifiés, à la poursuite du résultat.

J’ajouterai même au culte, sur l’Autel, du résultat.

Alors venez on s’en bat les couilles.

Je lève mon Zalto.

bien haut pour tout.

Pour rien.

Je lève tous mes Spiegelau en même temps,

Et je porte un toast,

Quand tu m’as dit que, même un euro sur moi,

tu ne l’aurais pas mis.

Comme quoi … tu n’as pas de feeling.

Aucun ressenti.

Je ne te recruterai pas non plus, du coup

Ni vaudou, ni bâtons dans mes roues,

dans mes jantes.

Je ne monte pas les marches,

Les emmerdes je les enjambes.

Ne me jette pas l’oeil, j’ai déjà le gamay maudit.

C’est quelqu’un qui m’a dit.

Pour tous ceux qui parlent trop, qui brassent de l’air,

je vous recrute en ehpad

pour rafraichir nos anciens sur ces futurs étés

qu’on dit caniculaires.

SUNBLOCK 5000 comme dans Robocop 2.

Les vieilles expressions boire comme un trou,

et manger comme 4.

Pour celles et ceux que j’aime, que j’ai aimé, que j’aimais.

Je suis comme Eric Cartman avec sa dinette ,

Polly petit pois, Rupert Thumpkins et Peter Panda.

Parce qu’on ne fera jamais partie du clan.

Aussi haut, aussi riche,

aussi belle, aussi beau,

aussi performant…

Je ne ferai jamais partie du clan.

Thomas Shelby.

Alors je fais ma soupe dans mon coin.

Je fais chabro.

Je compte pas mal de faux culs,

Elles ne comptent plus les fausses couches.

On ne dit plus un tube, on dit un banger,

On ne dit plus petit four, on dit amuse-bouche.

Si je suis à la mode, je suis le ringard de demain.

J’ai jamais su faire la roue, ni marcher sur les mains.

Du Beaujo dans le Zalto.

On sait se contenter de pas grands chose.

On a nos habits du dimanche, notre bronzage de cycliste.

En fin de journée, assis au cul du camion on trinque.

On regarde au loin et on ose parler des filles.

Ricane pas

quand je dis au téléphone:

Bonjour c’est David Large de Montmelas.

On m’a dit que c’était les paysans qui se présentaient comme ça.

Mais peu importe.

Je me regarde dans la glace et je me vois changer.

J’aime pas voir mes parents vieillir.

Mais ça fait partie de la vie.

Je sais d’où j’arrive.

Il y a longtemps on a livré du vin près de Paris. Avec le Land Rover en urgence. Sans GPS. On a galéré avec papa… Saint Denis, Stade de France. Les panneaux bleus pour l’autoroute, les verts pour la nationale. J’ai deux ou trois flashs. Arrivés in extremis le commercial de la concession demande si on est venu livrer avec le tracteur. 25 ans plus tard j’affirme à ce commercial Citroën que le Land Rover a mieux vieillit que la BX break.

Sha.

Je sais d’où j’arrive.

J’ai du Zalto autour de mes Beaujo.

Ca fera pour les fois où on a bu dans les duralex avec Guitoune, Rico.

Après ce texte tu vas dire que je trinque souvent seul,

et que ça peut mal finir.

Je trinque avec mes fantômes et mes amis imaginaires.

Toujours sur un fond de Funk.

Avec de la Funk tout passe.

Du premier cri au dernier souffle,

tu sais qu’un jour ça va se finir, on va pas se mentir.

Je vais pas commencer à te brasser de l’air.