Chroniques d’un petit con du Beaujolais: épisode 5 « Remettre les points sur les « i » et les barres sur les « t »
Parti le samedi sur la capitale sous la pluie, chargé comme une bourrique,
j’ai pensé à prendre mes cartons, mes échantillons, ma ventoline,
un pull si ça caille, une carte du tro-mé, mon gel douche pH neutre
des mouchoirs et mes huiles essentielles vu les pollens de fou…
Quand mon sac de sport est à ras la gueule, je charge le reste dans mes sacs TATI et E.Leclerc.
J’ai eu la bonne idée d’écouter un album de Marie Laforêt.
Vu que la musique me met en condition j’ai changé de CD arrivé sur Ris Orangis- Arceuil.
Parce que quand tu passes le checkpoint (péage) tu sens que la conduite va devenir hostile,
féline,
exotique,
presque animale.
Alors quand j’arrive au feu Porte de Clignancourt je pense à Paul et j’enclenche la zik « Ante up » de ce bon vieux M.O.P et l’album « Temps Mort » de Booba.
Parce que Paris c’est fou, Paris ça bouge, Paris ça court.
Parce que Paris s’en fout que tu sois fatigué ou perdu, Paris avance, Paris pousse, Paris bouscule.
Parce que les parisiennes mettent des droites aux mecs, parce qu’y parait que Paris c’est pas la France, Paris 15 ans d’avance.
Rue89 la Bellevilloise ce fut une super aventure!
Et ce n’est pas une légende!!! Les parisiens aiment le Beaujolais!!
Si tu savais l’oxygène que ça m’a donné! Pour une fois que ça part pas en courant quand je dis que je fais du Beaujolais :)
J’ai rencontré des gens de partout..
Partout c’est une destination que j’aime bien pour mes vins.
Les gens de partout aiment poser des questions, s’intéressent, prennent des photos,
prennent le temps de lire même si à Paris on n’a pas le temps.
Paris a pris le temps de m’inviter.
Paris a pris le temps de me lire,
Paris a même pris le temps d’anticiper ma venue,
la venue du petit inconnu.
Paris a compris ma plume acide ou sincère, Paris n’est pas sectaire et kiffe de Beaujo à Sancerre.
Et même si j’ai trouvé les parisiens plus « classe » que moi et que j’ai pas les mêmes chaussures italiennes pointues ni les pecs et la peau parfaite;
Je reviendrai plus fort et plus affûté à chaque fois.
Chaque épreuve me fera grossir j’y compte bien! Et c’est pas la caviste avec qui on s’est fritté pour l’affiche qui dira le contraire ;)
Mes vins iront de Tony Micelli à Angela Bauer, du cadre dynamique qui part au taf en Converse à celui qui est du genre à tailler ses rosiers à poil sous son tablier.
Merci encore à Antonin, à Isabelle et Bruno, à « l’arbre à café » de m’avoir dépanné de monnaie en galère, à mon grand frère pour m’avoir accueilli-conseillé-fait à manger, à François Haji Lazaro du groupe « Pigalle » d’être venu à mon stand et de m’avoir signé une cass-ded et à mes parents de m’avoir préparé mes bouteilles avant le départ (et à maman pour les pochettes peintes à la main)!!
et merci à tous les autres!!
Parce qu’un jour je finirai Duc de Brouilly ou Tsar de Moulin à Vent, dans 10 ans je mettrai mes vins dans les meilleurs du monde parce que je n’ai « aps » le choix.
Et même qu’un jour je rachèterai le Moulin, celui qui trône là haut sur la colline.
Parce que petit, quand on se promenait en voiture,
je le cherchais des yeux et j’étais toujours impressionné de le voir surgir dans le paysage…
Comme quand les « Goonies » découvrent le bateau de « Willy le borgne ».
Parce que j’ai nettoyé vos chiottes à la serpillière,
que j’ai nettoyé le fond des cuves à l’éponge et à la frontale,
que je vous ai écouté longuement tout casser tout critiquer,
que je suis descendu dans le noir de vos conquets,
que l’inconnu n’est pas aussi con qu’il n’y parait,
partir au Graal, à sa conquête.
Du Beaujolais en être le plus grand « putain » d’ambassadeur,
que les sceptiques le plus possible en soient embarrassés,
parce qu’au deuxième rendez-vous je t’ai embrassé.
Parce que si un jour je prends la première place,
le plus dur sera d’y rester et des plumes ne pas en laisser.
Parce que si on se retrouve à New York ou Sao Polo,
je me souviendrai d’où je viens,
parce que sur ma photo, vous étiez tous marqués sur le « seau ».
A la Virenque, je choisis le maillot à pois,
car il suffit d’avoir la foi grosse comme un petit pois,
marre de courir après les choses du « monde », le ciel s’occupe de moi.
Dépose le paquet de colère, écroulé sous son poids,
le grand Pardon, il faudra en passer par là.
(demande à Roger Hanin)
Salut à toi l’Americain,
Salut à toi le Portoricain
Salut à toi le Parisien
Salut à toi l’Australien
Salut à toi le Chinois
Salut à toi le Bavarois
Salut à toi l’Anglais
Salut à toi l’Antillais
Salut à toi le Japonais
Salut à toi le Polonais
Salut à toi le Hollandais
Parce que le plus important c’est la famille et la santé, parce que ça ne mange pas de pain d’un peu rêver.
Je tenais aussi à m’excuser auprès de la jeune fille de la ligne M2 entre place de Clichy – Barbès et MenilMontant…
Je promets que j’avais pris une douche mais mon déo m’a lâchement lâché avant Clichy.
J’ai la même impression que lorsque je me tapais un gros carton en interro alors que j’avais révisé… AXE ne peut rien entre Clichy et Menilmontant… c’est un fait.
Désolé aussi au gros costaud barbu roulé dans sa couverture, j’avais vraiment pas de monnaie… et à part te dire courage, je savais pas trop quoi dire… Un jour je reviendrai plus fort et plus riche, je me rattraperai.
Courage aussi au Paki qui vendait son muguet, ses mangues et ses salades sur le stand de fortune et qui s’est mis à courir d’un coup.
Courage aussi à la dame qui parlait toute seule et qui cherchait chaque matin l’ostéo de la rue d’en face.
Londres c’est pas Berlin comme c’est pas Paris,
parce que Paris et le Beaujo ça défonce comme c’est pas permis!
Parce que si c’est eux les mecs de Menilmontant,
Je veux faire partie du Beaujo qui monte.