Interlude: REMISE DU GRAND PRIX PHOTO AU SENAT
5h00
C’est le grand jour, je vais au Sénat récupérer mon prix pour ma photo « Les amoureux de Fleurie ». Ca va être cool puisqu’en route j’attrape Joachim, mon couz du Crillon et là haut je vais rejoindre mon frère Chrys et Remy Gaillard de GFILM…
5h25
Grosse remise en question puisque soudain je me rends compte que je ne rentre plus dans mes 38… Je ne rentre que dans certains 40 et les 42 c’est large de chez large sans mauvais jeu de mots.
N’ayant pas les yeux extrêmement bien ouverts, je pense être coiffer à la cool mais je me rendrai compte après coup, après la remise des prix, après les photos prises à l’iphone… que non… Je n’étais pas bien coiffé, et je m’en excuse auprès de mes fans, car j’essaie de me laisser pousser les cheveux. Je ne suis pas photogénique à la base, donc avec une tignasse d’écuyer féodal, je ne te fais pas de dessin.
6h00
Je suis en route, et je pense que je suis le seul mec à écouter « Suzy » de Diam’s à 6h du mat’.
( Tu te rappelles pas de Suzy? Tu peux cliquer là, pas là ou j’écris là, mais sur celui d’avant, celui du début… Bref…)
11h37
On arrive sur Paname, et Paname c’est pas Denicé, c’est pas ton village. J’ai les sens au taquet, j’ai loeil de Lynx sur les rétroviseurs, les vélibs et les oufs en scooters et motocyclettes.
Petite parenthèse, ( ) les mecs qui font des whellings sans casques en plein périph me font penser aux vignerons qui traitent à l’enjambeur sans protection phyto..
Porte d’Orléans,
l’étau se resserre,
on y est presque mais comment faire?
On suit un premier camion avec écrit à la main sur la poussière: :« Riton, concernant ton camion, il est dégueulasse ».
ainsi qu’un « zboub » et un très beau « nique sa mère. »
Marc Levy aurait kiffé.
Mais on perd notre objectif et Riton change de voie..
C’est à cet instant que Krawax entre en scène avec son camtar de déménagement, il nous ouvre la voie jusqu’au Sénat,
Merci Krawax. (Krawax est un nom fictif que j’ai inventé pour désigner une personne inconnue, un peu comme « Nova » dans le livre de « la planète des singes » de Jean Anouilh… Ah nan, Anouilh c’est « Antigone »… Quel con… C’est Boulax qui a écrit « la planète des singes », Pierre Boulle pour les intimes, mais en 4ème on l’appelait Boulax, ça faisait plus populaire.)
Donc je reprends, merci Krawax.
12h
On trouve une gâche à Saint Sulpice, on gare la voiture et là c’est l’extase.
Superbe journée qui s’annonce, soleil radieux, et Jo décide de m’emmener manger au « Petit sommelier » près de la tour Montparnasse. C’est Pierre, un ancien du Crillon qui gère.. et on a pas été déçu du repas mes amis.
On a gouté un vin espagnol d’exception.. L’entrecôte était juste parfaite et je ne t’explique pas les fromages du MOF, à prendre dans un ordre spécifique. Tellement spécifique que j’aurai bien fait une autre partie comme on dit chez moi.
Que du bonheur. (expression de papa trentenaire)
(ps: Je n’ai pas forcément cadrer mes photos ni donner un sens artistique aux images.. Il y avait tellement de trucs à regarder et à faire que le temps m’a manqué!)
Paris, avant j’aurai été malade de me dire que j’allais y aller en voiture… Mais là j’étais à l’aise, je comprends que certaines personnes ne puissent pas quitter cette ville. Je me suis senti chez moi, il y a de tout et pour tout le monde, j’avais l’impression que je pouvais conquérir Paris avec mes bouteilles de rouge et de blanc.
Mais ça, ce sera pour une autre fois, ce sera une autre bataille que je suis prêt à livrer.
Voilà quelques images de Paris.. de tout et de rien avant le Sénat..
Ah aussi je suis passé chez Pierrot acheter des macarons pour les parents, et des caramels pour ma moitié.
Tu connais Pierrot?
Qui veut un macaron? Levez bien le doigt que je vous vois!
« Moi monsieur! »
« Nan pas toi, car tu es une statue et une statue ne mange pas de macarons. »
Ceci étant dit, ne me croyez pas fou quand je parle à la statue car j’ai vu des mecs tenir la conversation aux réverbères et à des gens imaginaires, peut-être pas si imaginaires que ça d’ailleurs.
17h
Toute la team est au Sénat,
alors on rentre,
alors je suis impressionné d’être ici,
alors je ne remercierai jamais assez le jury de m’avoir choisi…
et si tu regardes la photo suivante en écoutant la musique « Berzerk » d’Eminem, tu verras que ça donne une toute autre dimension à l’image. Si tu l’écoutes pas, c’est pas grave, ça fait bien aussi.
Alors j’ai été appelé pour monter sur l’estrade. Je n’avais pas pensé que je devais préparer un discours…
Et je vous avoue Cédric et Marlène, que je ne me suis pas dégonflé pour prendre le mic, mais je n’ai pas osé faire le pari dont on avait parlé…
Non je n’ai pas osé imiter Verlaine qui aurait dit à juste titre:
« Poète
Poète
Camion.
Merci à tous. »
Non je ne l’ai pas tenté mais tant pis, je suis en course pour le thème de l’année prochaine et je compte encore gagner un prix.. Alors à ce moment là, je vais le faire! Je vais y dire.
Un accueil de luxe, et au fond de moi j’ai remercié pour tout ça car il y a 10 ans jour pour jour, j’avais la tête collée sur la fenêtre de ma chambre en demandant qu’il se passe quelque chose.
Et la classe suprême tu veux la connaitre?
C’est que non seulement on a vu Christophe Barratier, le réalisateur des « Choristes » mais aura aussi vu en guest ….
J’te le donne en mille Emile…
Devine Séraphine?
Alors Victor?
Costa Gavras, la classe.
J’ai pas fait la groupie, je n’ai pas osé demander une photo en faisant un V avec les doigts.
22H
On ressort de Paname, et on traverse les arrondissements. C’était une superbe journée que je l’aime jusqu’au ciel.
Les lumières de Paris m’illuminent les yeux et je rentre les reins en acier, tout reste à faire, tout est possible.
22h03
Des keums bizarres dans la rue côtoient ceux qui ont l’air de sortir du taf, ça klaxonne, ça crie, ça rigole.
Un mec gerbe une grosse galette près de la voiture… Tout le monde s’en fout. Il est 22h le mec s’allonge avec sa bière, tout le monde l’enjambe, tout le monde s’en fout.
2 ou 3 mecs font du smurf, des filles arrivent en force au coin de la rue… suivies de leurs mecs qui portent les pizzas.
C’est le 14ème et on file sur la porte d’Orléans.
Salut Sénat!
A l’année prochaine!
23h
J’en peux plus.. Je donne le volant à Chrys.
Ma tête bascule en arrière et je mélange mi rêve mi conversation. Je retiens de Paris et du reste que les démons sortent la nuit mais pas que. Que l’évangile me dit que nous n’avons pas à lutter contre la chair mais contre les esprits du mal, et que je ne comprends pas toujours ce qu’il faudrait que je comprenne… C’est comme quand on me parle de la traduction de la Bible Darby, qui se rapprocherait le plus du grec ancien, je ne peux m’empêcher de penser à mon vinyl de « Terence trent d’arby ».
Qu’à Paris y’a comme un air de bienvenue, que je suis le seul con qui fait « merci » avec la main quand une voiture s’arrête.
Qu’il ne faut jamais hésiter quand tu te lances dans un rond point.
Qu’il ne faut pas paniquer quand tu es pole position au feu rouge.
Que le parisien est comme toi et moi, fait de chair, d’os, de larmes et de sentiments. Que j’ai fait de très belles rencontres lors du cocktail, que des choses vont germer de ces rencontres, qu’on en entendra parler tôt ou tard… que je vais être publié dans le prochain magazine « Wine and business club Paris » et le prochain numéro de « l’info agricole ».
Que je ne comprends pas pourquoi Christophe Barratier ne m’aide pas monter le canapé dans le camtar de déménagement, alors que Costa Gavras m’explique qu’il a kiffé le dernier Marc Levy. Krawax livre mes cartons de NAZARETH près d’Ivry sur Seine, et Jo et Remy mangent des macarons sur un ballon dirigeable….Je dois les rattraper, ils partent tous devant, mon cheval n’avance pas et mon jean est trop serré, c’est du 38.. Pierre Hermé et Jean Anouilh ont un poney qui va plus vite que le mien.. Dans quelle direction je dois partir? Qu’est-ce que je dois faire? Pierre Boulle me dit que c’est pas comme ça qu’on doit écrire, qu’avec une plume de Beaujolais c’est mieux. Gentiane est au Metropolitain en vélib, il faut qu’on fasse demi tour Chrys..
Je crois que je m’endors…. Je ne sens plus mes jambes.