L’avenir des Appellations Beaujolais et Beaujolais Villages.
MARTIN– Vous qui êtes si malin Monsieur Large, qu’est-ce que vous proposez pour la relève de l’appellation Beaujolais et Beaujolais Villages? Au lieu de faire le paon et l’indomptable, proposez des solutions! Vous faites partie de ces vignerons qui ralentissent la progression du Beaujolais, vous aimez vous plaindre et vous auto flageller … Vous n’êtes pas un représentant du Beaujolais, moi les gens que je connais, ils aiment la région et nos vins, on va reconquérir les marchés, tout le monde dit du bien de nous alors expliquez moi qui vous êtes réellement? Et ne jouez pas la victime..
DAVID– Je suis un des plus teigneux défenseurs du Beaujolais, mes réseaux viennent de la rue et de mes expériences viticoles dans d’autres vignobles. Je vous invite à sortir prendre des risques à l’extérieur. Je respecte votre position et vos engagements.. Mais laissez moi vous dire deux choses:
1) Ma génération n’en a rien à foutre du Beaujolais, elle le méprise en faisant l’amalgame sur le primeur. Elle n’en dit pas du bien et sachez que cette génération sera ma future clientèle dans 20 ans.. Quand vous aurez le dos courbé, je vais devoir me farcir une clientèle qui méprise d’où je viens. Je suis fier du Beaujolais, de MON Beaujolais mais je ne fais que redire ce que j’ouïe, ne vous en déplaise.
2) Vous ne remettrez pas les jeunes au boulot… Encore moins dans les coteaux. Surtout pour sortir des bouteilles à 3€80 HT comme le demandent 6 cavistes sur 10… Et je parle en Beaujolais Villages. Si l’avenir c’est planter des vignes de 300 mètres de long dans les plaines pour vendre l’hectolitre à 110€, vous ne trouverez personne non plus.
Vous parlez aussi de patrimoine, mais je remarque que la passation du patrimoine s’est mieux faite en bourgogne (en général). Si tout avait été parfait, il ne manquerait pas de bras dans nos régions, et il y aurait plus de jeunes hargneux dans vos réunions et vos bureaux.
L’ IFVV et la SICAREX ont publié des résultats superbes sur les nouveaux cépages tel que le Gamaret! Et j’ai goûté des choses extraordinaires en Syrah et Viognier. Pourquoi ne pas restructurer les coteaux en terrasse avec ces nouveaux cépages? Le Gamaret est résistant permettrait de faire des vins surprenants dans la contrée…Peu importe le cépage si le terroir est sublimé, si les deux se marient, si le paysage est sauvé et entretenu… et si en plus je gagne ma vie… http://www.academievin.com/pressrelease.aspx?cid=10&lid=2&eid=1&clid=1&ctid=6 (copie-colle t’auras plus vite fait)
MARTIN– Vous êtes un ignorant, si vous mettez un autre cépage que le Gamay, c’est le terroir que vous détruisez!
DAVID– Alors j’en déduis que vous préférez les friches et les ronces.. C’est surement plus terroir? Personne ne reviendra tant que la vie et les prix ne seront pas encourageants. Je ne suis pas élu, je n’ai pas de budget et je n’ai pas de leçons à donner.. Mais j’ai lu modestement Thomas More, Fourrier et d’autres utopistes.. Pourquoi ne pas laisser le Gamay là où il fonctionne, là où certains arrivent à le valoriser grâce à leur nom, leur marque et leur talent? Pourquoi ne pas accentuer sur des vins mousseux type Rosé ou Blanc de noir 100% Gamay?
Pourquoi ne pas étudier les sols de nos coteaux abandonnés et y installer les cépages les plus surprenants et les mieux adaptés? (Il faudrait déjà avoir des cartes des sols détaillées avec nos climats etc… Comme en Bourgogne si vous voyez ce que je veux dire) Demandez à Philippe le Hardi la notion de terroir et de cépage unique… Moi je ne suis qu’un ignorant qui n’a finalement pas grand chose à perdre. Il manque de repreneurs? Donnez moi des crus que je diversifie ma gamme et que j’accroche les indécis.
Je vous le dis en vérité, je compte faire le meilleur vin du monde. Peu importe que cela me prenne 10, 15 ou 20 ans mais j’enverrai mes Beaujolais faire la une de Winespectator. Un autre Beaujolais est possible. Être réaliste n’est pas être pessimiste. Prenez la réalité de la jeunesse, ses espoirs et ses déceptions en compte. La vigne a un réel rôle social, familial… Si la jeunesse ne voit pas de perspectives, elle ne s’approchera pas.
Meursault, Chablis, la Cote Rotie n’étaient-elles pas des appellations en détresse il y a plusieurs années? Regardez Saint Peray plus récemment! Je pense à Marcel Deiss et …
MARTIN- Laissez moi rire… Vous n’êtes pas Deiss, vous ne serez jamais Deiss!
DAVID– Je me suis souvent dit que si Mesrine et la Bande à Baader avaient fait du social, ils auraient peut être fait bouger des choses.
MARTIN– De quoi vous parlez? Ca n’a rien à voir avec le vin .. vous délirez l’ami.
DAVID– On ne se comprend décidément pas..
MARTIN– Encore avec vos airs de poètes déchus? J’aimerai bien savoir ce que vous dites aux détracteurs du Beaujolais quand vous les voyez..
DAVID– J’ai pour habitude de dire avec élégance que « leur père était encore dans les testicules de leur grand-père quand un Fleurie valait plus qu’un Volnay. » Sachez que je fais du vin comme l’oiseau chante! Après tout il y a pire dans le monde, soyons heureux, gardons le sourire car après la pluie le beau temps…
MARTIN– Vous êtes un bizarre brouillon prétentieux..
DAVID– Vous allez commencer à m’apprécier… attention!