PAPILLONS EN BEAUJOLAIS
POEME
6 décembre 2014
Un père qui pleure son fils,
La vigne qui perd ses feuilles,
Un perdant qui persévère,
Un méchant qui persécute,
Un combattant qui perd ses peurs.
Le pardon, La culpabilité,
Le charbon, la pénibilité,
Le collège, de l’acné,
Dans les tourments, en apnée.
Ces cochons,
la confiture,
Une vie,
Un brouillon,
Mes écritures,
Mon gros nez,
Un Morgon,
Ton regard, ton murmure.
Elles sont dignes,
Cinquante ans, cinq enfants
De belles rides,
et disent zéro vergetures.
La réussite et la rançon,
Marcel Lapierre,
Dom Pérignon,
Des joies,
Des colères, des tentations.
L’envie de désert,
comme
la femme enceinte et son dessert.
Une bouteille et un verre,
Une corneille et un merle,
Un serpent et du miel,
Un Behémoth, une rivière.
Des requins, des voyous
en costards.
Des papas, des mamans
qui se couchent tard.
Si tu éteins je n’y vois plus rien.
J’ai entendu les chants de loin,
Malgré la soif et la poussière
j’ai aperçu les champs de loin.
Pour la chute du malin,
j’ouvre le champagne,
J’allume tous les chandeliers,
Tu me rejoins?
Les deux pieds dans l’orgueil,
jusqu’à en pourrir.
Ton iris écureuil,
j’aime,
jusqu’à en mourir.
Face au danger,
savoir s’unir.
Déjà dit,
mais c’était nous
les petits titous,
prédestinés à rien du tout.
Et du Fennec je m’inspire,
pour vous dire
que Papa avait raison,
J’suis pas parisien,
Lâchez moi la grappe,
j’m’appelle pas raisin.
Les reproches ne me font ni chaud,
ni froid.
Pas le temps pour les regrets.
Nous n’avons ni frein,
ni refrain.
Bonnet blanc et blanc bonnet,
Je viens du Beaujolais,
J’ai un bonnet vert,
Je suis ce petit timide, introverti,
qui couve une grosse colère,
qui n’en pense pas moins,
mais qui t’a pas dit,
d’aller niquer ta mère.
Stagiaire,
café et photocopieur,
Entrepreneur,
difficultés,
Comme chez Ferrari,
le prix de la liberté,
Ne pas demander.
Shamma, des lentilles et une épée.
La peur gangrène les projets,
Le souvenir est ennemi de la foi.
Devant épreuves et problèmes,
Garder son sang-froid.
Une colère noire,
un café froid,
l’humeur amère
Ce n’était qu’un rêve,
Je me réveille,
Tu colles tes pieds froids,
Je souffle sur mon café noir,
Je te regarde,
Tes cheveux en bataille,
Tu m’émerveilles,
Un oiseau chante,
et sonne le carillon.
Ta main sur ma joue,
Tes ongles vermillon,
Un amour vermeil,
Un mot doux à l’oreille,
Une caresse salvatrice,
Une rencontre chrysalide,
Nos destins font des croisillons,
L’échelle du temps,
Un jour égale une vie,
C’est l’histoire de deux papillons,
qu’ont quitté la ville,
pour se cacher dans les champs.